À défaut de pouvoir comprendre ce qu’il se passe dans la tête de mes personnages, je cherche à regarder ce qu’ils ont dans le ventre.
Nous sommes scanné, radiographié, décortiqué au microscope, tranché en imagerie par résonance magnétique pour tenter de mieux nous connaitre. Mon univers s’est peuplé de personnages hybrides, mi-hommes mi-mantes, certains bicéphales le ventre ouvert, nu, marqué d’une griffure, d’une signature…ma signature ?
Le corps devient un paysage intérieur avec ses artères, ses chemins de traverses, ses chemins buissonniers. Une cartographie fantaisiste où se croisent stomac, épithélium, rachis, enképhalos, médusa spinalis, capillaries. Je construis un monde parallèle où se télescope ma vie, ce que j’ai appris de mes parents, de mon passage aux Beaux Arts de Paris, de ma curiosité des peuples non cartésiens où l’esprit n’est pas séparé du corps, où l’art fait un tout avec l’humain.
En intégrant aussi des éléments extérieurs à la peinture, celle-ci devient peut-être un objet fétiche, absorbant mes peurs, mes inquiétudes pour me permettre d’acquérir une certaine sérénité.